J'ai passé la soirée de mercredi dernier à faire une partie de Twilight Struggle, le jeu de stratégie de GMT simulant la guerre froide à une échelle stratégique. Mon camarade de jeu (et néanmoins ennemi) était maksen, wargameur breton de son état.
Je jouais les Américains, tandis que maksen jouait les Soviétiques. C'était notre première partie de Twilight Struggle pour tous les deux. On a donc un peu trainé en longueur dans les premiers tours. Mais ça s'est accéléré par la suite...
Cette partie se joua jusqu'à la dernière carte. En effet, après quelques tours, les Soviets commençèrent à accumuler pas mal de PV. Connaissant mal les cartes à venir, je me suis décidé pour une stratégie un peu bourrine, je l'avoue. J'ai tout misé sur l'Europe (je ne contrôlais alors qu'un seul pays d'affrontement sur ce continent !), tandis que la pieuvre communiste étendait ses tentacules sur les autres continents.
Et les deux stratégies commencèrent à payer. Mon adversaire accumulait dangereusement les PV, tandis que je commençais lentement la reconquête de l'Europe. Dans les derniers tours, la situation était tendue. Grâce à un coup d'état réussi en Pologne et à de multiples réalignement, je controlais tous les pays d'affrontement en Europe sauf un: l'Allemagne de l'Est. Mon adversaire, lui, "blinda" ce pays, allant jusqu'à 8 points d'influence. Ayant plus ou moins abandonné le reste de la planète, après un nombre incalculable de réalignements, et grâce à l'évènement "Tchernobyl", j'ai réussi à prendre le contrôle de l'Allemagne de l'Est. Alors qu'il ne restait plus qu'un tour à jouer, j'avais le contrôle de l'Europe, synonyme de victoire automatique à la fin. Mais mon adversaire n'était alors plus qu'à quatre ou cinq points d'une victoire automatique par les PV...
Ce dernier tour fut explosif. Dans ma main, la carte de "scoring" du Sud-Est Asiatique, dominé par les soviétiques. Etant obligé de la jouer, cela signifiait la victoire de mon adversaire. Dans les premiers rounds, les Soviétiques contestèrent mon contrôle de l'Europe en Italie et cette dernière devint non contrôlée. Je me voyais mort et enterré. Les rounds défilèrent. Je devais reprendre le contrôle de l'Italie et de l'Europe, mais j'avais toujours en main la carte de "scoring" du Sud-Est Asiatique. Que faire ?
Un évènement providentiel arriva. Colonial Rearguards. Quatre influences à ajouter en Afrique ou en Asie du Sud-Est ! C'est cette carte qui m'assura la victoire. La carte de "scoring" que je joua en tout dernier me donna les points suffisants pour éviter la victoire automatique de l'Union Soviétique aux PV. Et maksen abatta alors ses dernières cartes de son dernier tour: la carte de "scoring" de l'Europe était l'une d'elle et me donna la victoire finale...
Dans la rubrique insolite, lors de notre partie, aucune guerre n'a eu lieu (même pas en Corée où les communistes unifièrent le pays dès le début) et la course à l'espace ne dépassa pas le stade des vols orbitaux. :-]
Un jeu formidable
Twilight Struggle se révèle être à la hauteur de sa réputation. Malgré (ou à cause ?) des règles minimalistes (9 pages en comptant l'introduction), ce jeu est riche et subtil. Les coups tordus et les combinaisons ingénieuses sont légions. Et un résultat qui peut être indécis jusqu'à la dernière carte ! Maksen et moi, recommendons chaudement ce jeu ! :-B
Il y a quelques jours, j'étais en train de flaner sur BoardGameGeek quand il s'est produit un phénomène étrange: je suis tombé amoureux d'un jeu !
JE L'AI ! JE L'AI ! JE L'AI ! JE L'AI ! JE L'AI !