Geekdō: première impression mitigée...

On en parlait depuis très longtemps, mais c'est maintenant arrivé: BoardGameGeek s'est enfin ouvert aux jeux de rôle, et pour l'occasion, s'est transformé en Geekdō, la "voie du geek" pour utiliser leur néologisme japonisant.

Je me suis intéressé à la "chose" depuis plusieurs jours, téléversant de nombreuses images, et créant quelques fiches, et je me propose de vous livrer mes premières impressions sur le nouveau site. Impressions assez mitigées, comme l'annonce le titre...

Complexité

La première chose qui frappe avec le volet "jeux de rôle" de Geekdō, c'est la complexité de la base de données. J'ai peur que les concepteurs aient voulu trop bien faire. Mais jugez Pluto plutôt:

Un jeu de rôle est représenté par une fiche, qui rassemble les infos sur l'ensemble du système. A cette fiche, sont reliées les fiches des "items" du jeu de rôle, c'est à dire les différents livres, boites et accessoires du système. Pour chaque "item", il y a une ou plusieurs "versions" représentant les réimpressions, révisions, et versions étrangères de "l'item". A tout cela, s'ajoute quelques couches supplémentaires. La "famille", qui existe déjà pour les jeux de société/wargames, permet de regrouper plusieurs jeux de rôle, qui bien qu'ayant des systèmes différents, font partie de la même "famille" (exemple: la famille Traveller regroupe les différents jeux de rôle estampillés "Traveller"). Il y a aussi le "setting", c'est à dire l'univers de jeu, qui peut se retrouver dans plusieurs jeux de rôles, ou inversement, plusieurs "settings" peuvent être utilisés par le même jeu de rôle... Il y a le "system", qui indique le moteur du jeu, et qui peut se retrouver dans plusieurs jeux de rôle complètement différents. Il y a aussi la "série", indiquant une série "d'items" particuliers...

Si vous commencez à avoir mal à la tête, c'est normal... Et ça va empirer quand je vous dirais que l'utilisateur peut gérer sa collection aussi bien au niveau des jeux de rôle que des "items"... ;-)

On le voit, la structure de la base de donnée est très détaillée. On sent bien que ce sont des passionnés de jeux de rôle qui se sont occupés de cela. Le gros revers de la médaille, c'est la complexité d'utilisation, aussi bien pour entrer un jeu dans la base de données (la procédure est beaucoup plus complexe et longue que pour un wargame par exemple), que pour la consultation. Le reproche de la complexité d'utilisation revient régulièrement à propos de BoardGameGeek. Là pour Geekdō, je n'ose imaginer la réaction du néophyte. :-|

Grave erreur de conception

Lorsque j'ai commencé à créer ma première fiche (le simple ajout des versions françaises de l'Auberge du Sanglier Noir), j'ai tout de suite remarqué des champs manquants (un champ pour rentrer le nom du module en français, le champ de l'éditeur, les champs des artistes de la version). Je me suis fendu d'un message sur le forum, et on m'a répondu de mettre ces informations, soit dans la description de la version, soit sur la fiche du module (où se retrouverait donc pèle-mèle les infos de toutes les versions, rendant très limité l'intérêt de la "version" dans la base de données). Solution très étonnante, compte-tenu de la complexité de la base de donnée... :-/

C'est un peu plus tard que j'ai compris ce qui se passait: Derk Solko, l'un des fondateurs du site a avoué sur le forum que l'aspect multilingue de la chose a été complètement oublié lors de la conception de la base de données. 8-O

Oubli assez stupéfiant, quand on sait l'importance de cet aspect dans BoardGameGeek !

Du coup, non seulement la structure de Geekdō est complexe et difficile à utiliser, mais en plus, pour l'utilisateur multilingue, elle est incomplète !

Des aménagements et des corrections viendront certainement dans les mois (années ?) à venir, mais, selon Derk Solko, cela sera très difficile à mettre en œuvre et il n'est pas dit que ce sera considéré comme une priorité par les responsables de Geekdō...

Point de détail

Un autre petit point qui me chiffonne dans Geekdō, c'est la façon dont les magazines sont intégrés dans la structure. Un magazine est représenté par une fiche de jeu de rôle, chaque numéro étant représenté par un "item". Le problème étant que le contenu du magazine n'est indiqué que dans la description. Ce qui fait que même s'il n'y a qu'un tout petit article sur un jeu de rôle donné, le magazine se retrouvera dans la liste des "items" du jeu de rôle, sans la moindre différentiation avec les suppléments du jeu. Je vous laisse imaginer le résultat sur un jeu comme AD&D ou l'Appel de Chtulhu, où vont se retrouver listés tous les numéros de tous les magazines de jeux de rôle !

On peut toujours espérer que les magazines aient un jour leur propre fiches, à part, avec un système pour ne lier QUE les articles aux fiches de jeu de rôle. Mais pour l'instant, dans l'état actuel des choses, je ne vois vraiment pas l'intérêt de créer les fiches des Casus Belli, comme j'en avais l'intention au départ. Des pages sur le wiki seraient plus efficace ! :-(

Du positif !

Le positif quand même dans tout cela, c'est que la magie opère. Ces derniers jours, par exemple, je me suis surpris à avoir envie de me tirer un personnage de l'Oeil Noir et de jouer la petite aventure solo de la boite de base... Ou encore de rejouer la série Loup Solitaire (oui, les livres dont vous êtes le héros sont dans Geekdō ! :-D )...

Et une fois que les fiches des jeux sont crées, illustrées et ajoutées dans votre collection... Et bien ça le fait ! :-)

Mais à ce jour, je ne sais si je dois dire à cause de ou malgré Geekdō... :-|